AUTEUR(S)-RÉALISATEUR(S)
IMAGE
Chantal Akerman, Robert Fenz, Rémon Fromont
SON
MONTAGE
PRODUCTION / DIFFUSION
AMIP - Audiovisuel Multimedia International Production, Chemah I.S., Paradise films, RTBF - Radio Télévision Belge Francophone, ARTE France
PARTICIPATION
Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel de la Communauté française de Belgique , CNC, Media II (1996-2000), Procirep
ORGANISME(S) DÉTENTEUR(S) ou DÉPOSITAIRE(S)
Roches Noires Productions, ADAV, La Maison du doc, Musée National de l'Histoire de l'immigration, Shellac Sud, ARTE VOD
ISAN : ISAN 0000-0001-689A-0000-5-0000-0000-M
COMMENT VISIONNER CE FILM ?
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Vidéothèque permanente, gérée par la Maison du documentaire, accessible sur place ou à distance et réservée exclusivement aux professionnels de l’audiovisuel.
En savoir plusMusée national consacré à l’histoire et aux cultures de l’immigration en France.
+ Musée National de l'Histoire de l'immigrationFilm disponible à l'Adav, catalogue réservé aux établissements éducatifs et culturels.
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Belgique, France | 2002 | 99 minutes
Un film de Chantal Akerman
C’est une histoire vieille comme le monde et pourtant chaque jour plus actuelle. Et chaque jour plus terrible.
Il y a des pauvres qui, au mépris de leur vie, parfois doivent tout quitter pour tenter d’aller survivre, vivre ailleurs. Mais ailleurs on n’en veut pas. Et si on en veut, c’est pour leur force de travail. Travail dont soi-même on ne veut plus.
Alors on est prêt à payer l’autre pour qu’il le fasse à sa place. À le payer, oui mais mal.
Dans ce film–ci, l’ailleurs, c’est l’Amérique du Nord, et les pauvres sont pour la plupart des Mexicains.
Ils sont passés pendant des années par San Diego mais le service d’immigration américain qui se sert des technologies les plus avancées pour les arrêter – technologies inventées pendant la guerre du Vietnam et pleinement utilisées pendant celle contre l’Irak – a réussi à arrêter le flux des illégaux dans cette partie de la Californie et à le déporter dans les régions désertiques et montagneuses de l’Arizona.
Là, ils ont cru que les difficultés, les dangers, le froid et la chaleur les arrêteraient. On n’arrête pas quelqu’un qui a faim. Mais on en a peur. Peur de l’autre, peur de sa souillure, peur des maladies qu’il peut apporter avec lui. Peur d’être envahi.
Mais on n’a pas peur de le tuer.
This is a story that is as old as the world and yet everyday more topical. And everyday more terrible.
There are poor people who sometimes at the risk of their lives have to leave everything to try to go and survive, live elsewhere. But elsewhere we do not want them. And if we do want them it is for their ability to do work. Work that we ourselves no longer want.
So we are ready to pay the other person so that he does it in our place. To pay him, but badly.
In this film, elsewhere is North America, and the poor people are mostly Mexicans. For years they went through San Diego, but the American immigration services who use the most advanced technologies to stop them – technologies invented during the Vietnam war and used fully during the war against Iraq – have managed to stem the flow of illegals in this part of California and to deport them to the desert and mountain regions of Arizona.
There, they thought that the difficulties, the dangers, the cold and the heat would stop them.
You can’t stop someone who is hungry. But you can be afraid of them. Afraid of the other, afraid of his filthiness, afraid of the diseases that he may carry with him. Afraid of being invaded.
But you are not afraid to kill him.