Sous le règne de l'Imam, la musique était interdite au Yémen. Pourtant, malgré cette interdiction et la déconsidération du point de vue religieux, de riches traditions musicales se sont perpétuées depuis des siècles. Dans les campagnes, les chants rythment le travail des paysans et les événements de la vie sociale. Les réceptions de mariage donnent lieu à des chants de réception des invités et à la danse bara', poignard djambia à la main, où s'exprime la fierté de la tribu. Chants religieux pendant les processions et danses de nuit marquées par les tambours et le mizmar réunissent la communauté en fête. Dans les villes la poésie chantée de style homayni accompagnée du luth a toujours réuni les amateurs passionnés dans l'intimité des salons et le Chant de Sana'a a été classé patrimoine immatériel de l'humanité par l'Unesco. Malheureusement la transmission se tarit et L'Heure de Salomon rassemble des documents enregistrés avec les musiciens héritiers de cette tradition, en référence au roi Salomon saisi dans la contemplation esthétique au point d'en oublier l'heure de la prière.