"Un homme, cet animal qui façonne son environnement, qui façonne aussi son cerveau. Un brouillard, un peu plus dur que l’air - les poussières de pierres. Une structure hexagonale, comme un monolithe à qui on n’ose pas poser de questions. À deux cents kilomètres de Pékin, j’ai trouvé une fabrique de sculptures où les hommes vivent au milieu de rochers en attente d’être cassés, découpés, poncés. Les mêmes gestes reviennent encore et toujours pour écrire une histoire de détérioration et de réparation. Cette histoire s’efface dans la fabrication des monuments. Avec le vent qui dissémine inexorablement les traces de ces actions."

Quyang se constitue de multiples usines de sculptures qui fabriquent de nombreuses images appartenant à d’autres cultures. Le village est devenu un lieu de stockage halluciné en accumulant des statues le plus souvent monumentales. Les corps passifs, fatigués et muets des ouvriers, contrastent avec ceux du divin, de l’idole, du héros, sculptés en marbre comme une matière à creuser. Le film montre ce paysage social et politique en suivant les travailleurs et cherche à capter l’énergie de ce lieu sous une forme poétique.

Two hundred kilometres from Beijing I found a sculpture factory where men lived amidst rocks that were waiting to be broken, cut, polished. The same gestures come back again and again to write a history of deterioration and repair. This history is obliterated in the making of monuments.